De nombreuses écoles ont fermé leurs portes au Pays Basque, si bien que des systèmes scolaires alternatifs commencent à fleurir dans les campagnes de l’Euskal Erria. Aventurieux vous parle aujourd’hui de Saint-Michel de Garicoïtz, une école chrétienne tradi-intégriste.
Je ne vous apprends rien si je vous dit que la France ferme de plus en plus d’écoles dans ses campagnes. Pour la rentrée de septembre 2019, 400 écoles ne réouvriront pas leurs portes aux élèves. Un chiffre énorme ! Au Pays Basque, comme dans n’importe quelle autre région, de nombreuses écoles ont fermé, laissant la place à de nouvelles méthodes d’enseignement très décriées.
La communauté Saint Pie X s’installe dans le système scolaire
Avant de vous parler d’école, un petit mot sur la communauté Saint Pie X s’impose. Souvent caractérisée de mouvement catholique intégriste, il faut savoir que la communauté n’est pas reconnue par le Vatican (ce qui veut dire qu’elle n’est pas reconnue par le pape).
Ce mouvement a été créé dans les années 1970 par Monseigneur Lefebvre, en marge de l’Église. L’évêque commence alors à ordonner des prêtres sans la permission du pape. Il est excommunié. Mais il continue tout de même d’officier dans la communauté et reproche à Rome sa trop grande modernité depuis le concile de Vatican II, sur les points suivants :
- La communauté refuse la liberté religieuse, qui s’opposerait à la doctrine de la royauté sociale du Christ ;
- Elle n’accepte pas de reconnaître la collégialité, qui selon eux accorde trop de pouvoir aux conférences épiscopales ;
- Les adeptes refusent l’abandon du prosélytisme (c’est à dire convertir les populations) ou de la mission. La communauté Saint Pie X se révolte en voyant par exemple “l’image du Pape priant en même temps que des chefs de (fausses) religions induit invinciblement dans l’esprit la conviction que toutes les démarches religieuses sont légitimes et plus ou moins égales »
- Ils ne veulent pas reconnaître les modifications dans la liturgie
Une école hors contrat très « tradi«
A Etcharry, près de Domezain, une école privée hors contrat a ouvert ses portes. L’école et pensionnat Saint-Michel de Garicoïtz. Une bonne chose allez-vous me dire ! En réalité, l’avis est plutôt mitigé, car l’école qui compte actuellement une soixantaine d’enfants de Primaire-Collège, dispense un enseignement religieux très traditionaliste, voire intégriste.
Si le tronc commun comprend des matières telles que français, mathématiques, histoire et langues, l’école dispense d’autres matières plus discutables. En effet, dès le CP, les jeunes devront par exemple suivre des cours de doctrine catholique.
Par ailleurs, les élèvent doivent aller aux deux messes quotidiennes célébrées dans la chapelle de l’école. Au programme : messe en latin, professeurs séminaristes/prêtres ou laïcs, classes de filles et garçons séparées, mantilles de rigueur pour les filles…
Et pourtant ce genre d’écoles séduit. Certaines familles ont même déménagé au Pays Basque pour pouvoir inscrire leurs enfants dans cette école. Cela pose plusieurs interrogations. Le système éducatif public laïc ou privé serait-il trop permissif ? Ne conviendrait-il pas aux populations de nos campagnes françaises ? Tout un tas de questions se posent pour l’éducation nationale, qui, si elle continue de fermer ses écoles républicaines, ne tardera pas à voir fleurir des écoles alternatives… Quid de la jeunesse de demain ?