Cachée au fond d’une impasse, se trouve une chocolaterie tenue par Régis Escudier. Fils de chocolatier, il décide assez jeune de faire du chocolat son métier. Pour faire un métier comme celui-ci, “il faut avoir la passion nous” confie-t-il, “il ne faut pas compter ses heures. Il faut avoir de l’imagination, si c’est pour se contenter de faire des tablettes de chocolat c’est un peu dommage.”. Amoureux de sa ville et de sa région, c’est elle qui l’inspire dans ses créations. Régis nous a raconter l’histoire de ses produits phares.
Le chocolat dans le sang
Son père veut que son fils s’ouvre à d’autres métiers avant de choisir, s’il le souhaite toujours, le chocolat. Pour mettre ce choix à l’épreuve, il pousse son fils à faire un stage en pâtisserie. Déterminé, Régis ne finit même pas sa première journée et réussit finalement à convaincre son père de le prendre en apprentissage pendant 2 ans. Il commence également sa formation d’ouvrier chez son père avant d’aller faire ses armes ailleurs. En effet, dans ce métier il faut sans cesse progresser, s’améliorer et apprendre. Il travaille dans plusieurs endroits avant de se lancer et d’ouvrir sa propre chocolaterie.
Depuis, Régis, innove, crée et imagine sans cesse de nouvelles recettes.
Les créations de la chocolaterie du Faron
En 1982, il sort sa première création, c’est le Caillou du Faron. Il imagine cette recette lorsque son fournisseur lui propose un jour de lui livrer de la brisure de crêpe. Au début, il ne sait pas bien ce qu’il va en faire. Puis, petit à petit, en contemplant le Mont Faron depuis la fenêtre de son ancienne boutique de Saint-Jean du Var que lui vient l’idée d’utiliser ces crêpes dentelles pour reproduire ce mont Faron. Il crée alors les cailloux du Faron qui sont un mélange de chocolat praliné et de crêpes dentelles (il y a évidemment d’autres ingrédients mais nous n’allons pas tout vous révéler !). Cette idée lui vient comme une évidence, car depuis tout petit il voit le Faron car il habite au pied de ce mont, et se balade très souvent dessus. C’est ce caillou du faron qui va lui permettre de se démarquer et de commencer à gagner de l’argent qui lui permet d’investir dans des machines plus sophistiqué pour pouvoir innover et améliorer ses produits. C’est la clé du succès selon lui, travailler et réinvestir et surtout, ne jamais se reposer sur ses acquis.
Régis est un curieux, et ne veut pas se contenter du chocolat. et aujourd’hui, dans le monde du chocolat on ne fait pas que du chocolat il faut savoir se diversifier pour se démarquer. Il effectue donc trois stages en biscuiterie. Il veut ensuite créer un biscuit en lien avec l’histoire de Toulon. Il crée donc la Miche du Bagnard en souvenir du bagne de Toulon, le plus grand bagne d’Europe, dont il retrace l’histoire sur l’étiquette au dos du sachet. Ce biscuit de cacao très noir ressemble au pain noir qui était donné en repas au bagnards.
Dans sa chocolaterie du Faron, on retrouve aussi le Béret du Mousse créé il y a 12 ans. Toulon étant un port militaire, la culture de la Marine est ancrée dans la ville depuis de nombreuses années maintenant. Cela fait parti de son identité. Régis se souvient que tout petit déjà, il allait voir les gros bateaux à quais et se souvient de croiser en ville les marins avec leur béret sur la tête. (Dans la Marine, le béret s’appelle en fait un bachi).
Autre hommage à Toulon, Régis a recréé les Galets du Mourillon, la plage de Toulon. Aujourd’hui les trois plages de Toulon, que l’on appelle les anses, sont des plages de sable. Mais quand Régis était enfant ces plages étaient des plages de galets. Le galet du Mourillon, c’est une amande torréfiée, turbinée avec du chocolat blanc, de la vanille et marbré avec du chocolat gris ou marron. Le chocolat gris s’obtient avec un colorant noir à base de charbon, mélangé à du chocolat blanc. Cette création a demandé beaucoup de temps et un gros investissement car elle nécessitait une turbine à dragée. Il a ensuite fallu faire beaucoup de tests et d’essais notamment pour le gommage finale qui rend le produit brillant. Mais attention, tous les chocolats de la chocolaterie du Faron sont fabriqués avec des produits naturels.
Au delà des très bons chocolats que nous avons eu l’occasion de goûter, la chocolaterie du Faron c’est avant tout l’atelier d’un passionné. Régis est un artiste du chocolat qui se démène pour faire rayonner sa ville et son patrimoine à travers ses créations. Son entreprise c’est lui, il fait tout tout seul mais il peut compter sur sa femme et ses enfants pour goûter ses créations et prendre conseil pour améliorer ses recettes. Car, tenez-vous bien, mais ce chocolatier ne mange pas de chocolat ! Il a fait une crise de fois enfant et depuis, le chocolat il préfère le fabriquer plutôt que de le manger. C’est quand même un comble pour un chocolatier !