Lors de notre balade dans la ville de Montferrand, nous avons souvent retrouvé le nom de la Comtesse G. Une Comtesse dont on ne connaît aujourd’hui que l’initiale. Mais qui est cette femme qui a donné son nom à de nombreuses rues de la ville ?
Pour bien comprendre cette histoire incroyable, il faut revenir au XII ème siècle. En 1196 très exactement. Au moment où le comte d’Auvergne Robert Dauphin lègue à sa mort la ville de Montferrand à sa femme la Comtesse G. C’est notamment grâce à elle que l’enceinte de la ville fut renforcée, et que les défenses du château furent élevées. Mais ce n’est pas uniquement pour cela que nous avons choisi de braquer nos projecteurs sur cette femme.
Une femme qui a oeuvré pour la liberté des Montferrandais
En réalité, la Comtesse G. est à l’origine de la mise en place de franchises pour les commerçants à Montferrand. Pour faire simple, c’est elle qui a amené le libéralisme économique dans la ville. Oui… Une femme… Qui amène le libéralisme économique… Au XIIème siècle… Nous aussi, nous n’étions pas préparées à cela en arrivant en Auvergne !
En choisissant de proposer un libéralisme économique à la population Monferrandaise, la Comtesse G. a offert aux commerçants la liberté d’entreprendre, le libre échange grâce à un système de péage, mais aussi la possibilité de louer une parcelle de terre pour construire sa boutique moyennant une taxe. Ces constructions devaient néanmoins répondre à une règle architecturale : les bâtiments devaient être alignés sur des rues qui se coupaient à angle droit. Ces bâtiments pouvaient par la suite être vendus, sauf à des membres du clergé ou des chevaliers. Un vrai moyen de protection pour les commerçants. Une révolution pour l’époque (XIIème siècle, rappelons-le !) lorsque, habituellement, le Seigneur avait la mainmise sur toutes les tractations commerciales de son comté. Plus encore, la Comtesse G. met en place une élection annuelle de consuls pour administrer le territoire de Montferrand tant sur le plan juridique, que fiscal, défensif, ou encore policier. Alors bien-sûr la Comtesse G. n’est pas à l’origine de ce mode d’administration qui provient des Romains, mais il faut tout de même reconnaître qu’elle a eu les “corones” (oui oui il y a d’autres mots pour le dire de façon moins misogyne, mais celui-là il est cool, et il met un peu de chaleur espagnole dans le texte) de vouloir donner une partie de son pouvoir à sa population ! Une vraie femme en avance sur son temps on vous dit !
Une femme engagée en faveur de la médecine
Au Moyen-Âge, la médecine est en pleine expansion. La Comtesse G. favorise donc l’expansion de cette science dans sa ville en fondant la Léproserie d’Herbet, aussi appelée “maladerie”. Ce centre sera par la suite le plus grand de la région pour soigner la lèpre en particulier. L’histoire raconte que la Comtesse G. en sera frappée à la fin de sa vie… Triste fin pour cette grande dame…
L’Auvergne est un territoire où les femmes ont toujours eu un rôle important que ce soit dans la gouvernance ou bien en famille. Retrouvez notre reportage autour de la place de la femme dans la société dans notre box de voyage sur l’Auvergne (à venir).