Le petit village de Saint-Émilion est très réputé pour son vin mais connaissez-vous son histoire ?
Saint-Émilion : histoire du nom
L’histoire de Saint-Émilion est assez ancienne car des vestiges d’une villa gallo-romaines y ont été retrouvés.
Mais faisons un saut directement au VIIIe siècle pour comprendre l’origine du nom actuel de ce village. Un moine originaire de Vannes vient s’installer à Ascumbas (ancien nom de Saint-Émilion). Plus précisément il s’installe dans une grotte dans la forêt des Combes qui recouvre alors le site de l’actuel Saint-Émilion. Cette grotte, c’est l’Ermitage de Saint-Émilion. Dedans, la légende raconte qu’il fit jaillir une source grâce à laquelle il réalisait ses miracles. Cette source existe toujours et alimente le lavoir appelé Fontaine de la Place.
Pendant 17 ans le moine Émilion évangélisa la population alentour et créa un site monastique qui prit son nom après sa mort. Il est réputé pour ses miracles et il est rejoint peu à peu par de nombreux disciples auxquels il lègue la cité monastique.
Après sa mort, la ville se construit autour de la grotte. Tout au long du Moyen-Âge la Saint-Émilion s’agrandit peu à peu et des remparts sont ajoutés au début du XIIIe siècle.
Elle appartient tour à tour à Jean Sans Terre, Louis VIII ou encore Philippe Le Bel. C’est à dire au Royaume de France ou au Royaume d’Angleterre.
Pendant les Guerres de Religion, Saint-Émilion est pillée par les deux camps. Protestants et catholiques tour à tour s’attaquent à la cité.
La Révolution Française marque une nouveau coup dur pour le patrimoine religieux de la ville. Comme de nombreuses églises de France, les symboles de l’Eglise sont abîmés, cassés ou bien effacés. La commune est rebaptisée Émilion la Montagne entre 1792 et 1795.
La Jurade : l’allégeance anglaise de Saint-Émilion
Depuis 1154, l’Aquitaine est sous autorité anglaise. En 1199, Jean Sans Terre, roi d’Angleterre, instaure la Jurade. En échange des vins de Saint-Émilion, le roi délègue à la ville le pouvoir économique, politique et judiciaire garantissant ainsi une grande autonomie à Saint-Émilion. Autonomie très appréciée et qui ancre une allégeance envers l’Angleterre plutôt qu’envers la France des Saint-Émilionnais.
Cela se concrétise en 1379, en pleine Guerre de Cent ans, lorsque Saint-Émilion adhère à l’alliance bordelaise de défense contre les troupes françaises.
Comment s’organise le gouvernement de la Jurade ?
La Jurade se compose alors de 54 jurats et est administrée par un conseil. Le conseil de la Jurade compte 12 membres dont le 1er jurat, le clerc, le grand argentier, le grand vinetier, le marguillier (maître de cérémonie).
La Jurade reste en place jusqu’à la Révolution Française, malgré une défaite du royaume d’Angleterre à la fameuse bataille de Castillon en 1453.
En 1948, quelques viticulteurs décidèrent de ressuscité la Jurade, sous forme cette fois de simple confrérie des vins. Cette confrérie garantie la qualité du vin de Saint-Émilion. Elle organise également de grande fête qui font vivre le village au rythme du vin et de la vigne comme la fête du Printemps et le Ban des Vendanges. Les membres de la Jurade défilent en robe rouge à cette occasion. La cérémonie débute par une messe dans l’église monolithe ou bien à la collégiale. Lors de ces messes, les intronisations des nouveaux membres ont lieu. Après, le déjeuner, les jurats montent au sommet de la Tour du Roy pour le jugement du vin nouveau, lors de la fête du Printemps, il s’agit d’une prédiction sur la qualité du vin à venir. En Septembre, c’est le Ban des vendanges qui est proclamé du sommet de la Tour.
Saint-Émilion a une histoire très riche que l’on sent et ressent lorsque l’on déambule dans ses ruelles pavées. Pour un parcours guidé dans la ville vous pouvez commander votre guide ou votre box Gironde très prochainement ! Stay tuned !