Le piment d’Espelette est une épice très connue qui représente la région au-delà des frontières françaises. Aventurieux vous raconte les secrets de sa culture !
Le piment d’espelette a une place particulière sur l’étagère de mes épices. Personnellement, j’ai tendance à en mettre dans tous mes plats. Je ne sais pas si c’est par goût ou alors par chauvinisme… Toujours est-il qu’il m’était impensable de ne pas vous parler du sacro-saint piment d’Espelette !
Un peu d’histoire pour commencer
Lorsque vous passez quelques jours au Pays Basque, il est impossible de ne pas manger un plat qui n’est pas relevé avec du piment d’Espelette (ou alors c’est que vous n’aurez testé que les mauvaises adresses du coin…) Mais savez-vous comment cette épice est arrivée sur les douces terres du Labour ?
Eh bien c’est grâce au navigateur Juan Sebastián Elcano, qui l’a ramené des Antilles au XVIè siècle. Si aujourd’hui on l’utilise majoritairement en cuisine, il faut savoir qu’à ses débuts, le Piment d’Espelette était principalement employé dans l’univers de la médecine.
Mais ses propriétés ont vite été reconnues comme exhausteur de goût, à la même échelle que le poivre, mais en beaucoup plus parfumé. Les locaux se rendront également compte que le célèbre “Espeletako Biperra” conserve parfaitement bien les viandes.
Des coutumes particulières pour célébrer le piment
C’est alors que se crée tout un tas de coutumes pour célébrer le Piment d’Espelette. Dès le mois de septembre, si vous avez la chance de passer par Espelette, vous pourrez admirer les maisons ornées de guirlandes de piments. Un procédé utilisé pour faire sécher l’épice.
Il existe même une fête du piment d’Espelette tous les 4ème week-ends d’octobre ! La commune accueille dans les 20 000 visiteurs (comparés aux 2 000 habitants à l’année…) c’est 10 fois plus ! (oui oui applaudissez-moi pour le calcul, il n’était pas facile-facile celui-là…)
Un piment AOP
Il faut aussi savoir que le piment d’Espelette est, encore aujourd’hui, la seule épice française labellisée. C’est à dire qu’il répond à un cahier des charges bien précis. L’agriculteur peut continuer à utiliser les semences qu’il produit. Par ailleurs, le piment doit être produit dans l’une des 10 communes suivantes : Ainhoa, Cambo-les-Bains, Espelette, Halsou, Itxassou, Jatxou, Larressore, Saint-Pée-sur-Nivelle, Souraïde et Ustaritz.
En plus de cela, les plants de Piment d’Espelette doivent obligatoirement appartenir à la variété “Gorria” issue de l’espèce “Capsicum annuum”, pouvant atteindre jusqu’à 80cm de haut. L’AOP réglemente aussi les techniques de culture du piment. L’irrigation n’est pas autorisée sauf en cas d’extrême sécheresse et le premier mois de plantation en mai ou juin.
Par ailleurs, le piment d’Espelette est obligatoirement récolté à la main d’août à novembre et séchés par corde de 20 à 100 piments. S’il ne respecte pas chacune de ces étapes, il sera appelé Piment du Pays Basque et non Piment d’Espelette. Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour faire vos courses !