Lors de notre séjour en Haute-Loire, nous avons pu découvrir la forteresse de Polignac. Un château du Moyen-Âge, niché en haut d’une falaise, qui a traversé les siècles. Nous ne le savions pas encore mais nous étions sur le point de découvrir que cette grande famille doit aussi sa notoriété grâce aux femmes de la lignée. Aventurieux vous raconte l’histoire de ces femmes incroyables.
Depuis quelques temps déjà, nous parcourons la France à la recherche de femmes restées trop longtemps dans l’ombre de l’histoire. En arrivant à la forteresse de Polignac, nous étions loin de nous douter qu’autant de femmes auraient participé au rayonnement, à l’enrichissement et à la renommée de la famille de Polignac.
Une Polignac dans la Cour des grands
On dit souvent que derrière chaque homme de pouvoir, il y a une femme. Et cela se vérifie chez les Polignac. Notamment depuis Jules Armand XXIII François de Polignac, qui obtient le titre de Duc en 1780, sous le règne de Louis XVI. S’il a certainement mérité ce titre de noblesse, il ne faut pas oublier un élément essentiel de l’histoire.
Ce titre, la famille de polignac le doit en grande partie à, Yolande Martine Gabrielle de Polastron, plus connue sous le nom de Gabrielle de Polignac. A l’époque, Jules et Gabrielle de Polignac ont un rang mais pas d’argent. En 1775, ils se rendent à un bal à Versailles. Gabrielle se fait remarquer par la Reine Marie-Antoinette, qui lui porte instantanément une grande amitié. La reine usera de son statut pour effacer les dettes de la famille de Polignac, qui s’élevaient à 400.000 livres tournois tout de même !
Pour aider sa confidente favorite, Marie Antoinette donne à Jules de Polignac la charge de Grand Écuyer, c’est à dire responsable des écuries royales. Avec son statut de favorite de la reine, Gabrielle de Polignac ouvre la porte de Versailles à sa famille, qui s’engage en politique, et commence à étendre son influence au sein de la cour du roi. C’est ainsi que commence l’enrichissement des Polignac, bientôt stoppé par la Révolution Française.
L’union fait la force
Nous ne vous l’apprendrons pas, les mariages ont été par le passé un moyen d’accroître la puissance des familles. La famille de Polignac n’a pas dérogé à la règle. A la fin du XIXè siècle, elle conclut une alliance maritale avec la famille Pommery. Ce nom dira forcément quelque chose aux amoureux de la bouteille. Eh oui ! C’est bien cela, la grande famille du Champagne Pommery. Guy de Polignac épousera donc Louise Pommery qui lui apportera une partie de la fortune de sa famille. C’est grâce à cet apport financier que la famille de Polignac pourra rénover sa forteresse. C’est à la fin du XIXè siècle également, en 1893, qu’Edmond de Polignac épouse Winaretta Singer.
Ce nom vous dit aussi sans doute quelque chose. Si je vous dit, couture ? Machine à coudre ? eh oui Winaretta Singer, “Winnie” pour les intimes, était l’héritière des machines à coudre Singer. Son père meurt lorsqu’elle a 10ans, lui laissant un héritage équivalent à 3 milliards d’euros actuels. Une fortune qu’elle utilisera notamment dans le mécénat d’artistes. Un peu plus tard, c’est un autre mariage qui donnera un nouveau titre de noblesse à la famille Polignac. L’union maritale de Pierre de Polignac et de Charlotte Grimaldi de Monaco. Eh oui ! Le grand-père de l’actuel prince Albert II de Monaco n’est autre qu’un Polignac !
Des femmes à part entière
Oui les Polignac ont notamment utilisé les unions maritales pour étendre leur influence. Mais dans cette famille, il existe aussi des femmes connues pour elles-même. Non pas pour être “la fille de…”. Non pas pour être “l’épouse de…”. Non. Juste parce que certaines ont accompli des merveilles.
C’est le cas d’Armande de Polignac. Saviez-vous qu’elle est la première femme chef d’orchestre ? Partout vous trouverez qu’elle était compositrice, mais vous trouverez peu d’informations sur sa vie de chef d’orchestre. Et pourtant c’est elle qui dirigera en concert sa création “Danses Brèves”. Elle vouera toute sa vie à la musique et sera même repérée par Maurice Ravel. Peu connue du grand public, Armande de Polignac laisse derrière elle une oeuvre assez impressionnante : 15 pièces symphoniques, 3 quatuors à cordes, 2 sonates pour violon et piano, 3 quintettes, ainsi qu’une oeuvre “Judith de Béthulée” qui sera interprétée par Felia Litvine à l’opéra de Paris.
Dans un autre registre, nous ne pouvions écrire un article sur les femmes de la famille de Polignac sans citer Diane de Polignac. Une femme qui a perdu son mari à la guerre en 1915. Mais loin de se morfondre sur son sort, Diane vouera sa vie à aider ceux qui en ont besoin. Elle s’accomplira tout particulièrement dans les hôpitaux où elle travaillera de nombreuses années, jusqu’à devenir présidente de la Croix-Rouge Française de Reims. Par la suite elle sera la co-fondatrice de l’ossuaire de Douamont. Un monument qui abrite les restes de 130.000 soldats tombés à la bataille de Verdun. Il est devenu un symbole de l’amitié Franco-Allemande.
Toutes ces femmes restées longtemps dans l’ombre méritent réellement une coup de projecteur. Et nous sommes vraiment fière qu’Aventurieux ait pu leur rendre hommage à sa façon !