Aujourd’hui, Aventurieux vous raconte l’histoire d’Émilie. L’occasion de vous faire découvrir le quotidien des femmes dans la marine française !
Émilie a été jeune sapeur pompier, puis pompier volontaire. En parallèle, elle a décidé de suivre une préparation militaire marine. “Comme j’habitais en Bretagne, il était hors de question que j’aille habiter loin de la mer. J’ai donc voulu concilier mon métier de pompier à la marine. Et donc c’est ainsi que je suis devenue Marin Pompier !”. L’armée, elle ne connaissait pas. Elle est en effet la seule militaire de sa famille. Et pourtant, elle a chopé le virus.
Femme et marin pompier
Voilà notre Émilie Marin Pompier Embarqué. Eh oui, la mer c’est une passion, et la passion de la mer, ça se vit mieux sur un bateau. Son job ? Elle s’occupe de toutes les installations sécurité, en cas de feu par exemple, mais elle s’occupe aussi de l’HSS.
Quésako ? En fait c’est assez simple. Sur un bateau, les matières fécales de l’équipage sont stockées dans des caisses, qu’il faut bien-sûr vidanger régulièrement. Mais il peut arriver qu’il y ait des fuites, et dans ce cas, cela peut devenir très dangereux (dégagement d’acide sulfurique, etc.). Il y a d’ailleurs eu des morts sur le Charles de Gaulle à cause de ça”.
Et avec ce milieu plutôt masculin, ça se passe comment ? Eh bien bien étonnamment. Il y a de moins en moins de personnes qui sont fermées à la présence de femmes dans la marine, même s’il y en a encore.
“Certains, souvent parmis les plus âgés, pensent que la place de la femme c’est derrière un balais à la maison, du coup parfois c’est compliqué. Même s’ils le disent sous forme de blague, on sait qu’ils le pensent au fond. Mais en général les femmes qui sont là c’est pas de chochotes, donc on arrive à se faire une place. Globalement, si on prouve qu’on sait faire les mêmes choses qu’eux, ça se passe bien ! Le tout c’est de rien lâcher pour gagner le respect.” déclare Émilie avec fierté.
Partir un jour…
Et alors le départ, en mer… Il se passe comment ? Émilie nous raconte que sur 3 ans d’affectation, elle est partie sur le Charles de Gaulle en totalité 2 ans et 8 mois en mer. En général ce sont des missions de 4 ou 5 mois. OH MY GOD me direz-vous…! Eh oui. Que l’on soit un homme ou une femme, ça ne change rien. Le bateau, quand il part, il part !
Je sais ce que vous pensez. Mais alors si on a une vie perso, on fait quoi…? Bien heureusement nous avons posé à Émilie la question ! Clairement il s’est avéré que question amis, les militaires (de la marine en tout cas) ont plutôt tendance à créer des liens avec leurs collègues. Et ça paraît plutôt logique. Imaginez que vous restiez 5 mois avec vos collègues… ça crée des liens.
Mes amis, mes amours, mes emmerdes…
Concernant les amours, eh bien… Il faut faire avec. Deux solutions donc : soit on est avec un civil au risque qu’il ne comprenne pas la vie que les femmes marin ont choisie. Soit on est avec un marin qui comprend plus, mais qui risque d’être envoyé en mission quand sa douce revient à terre… C’est à dire que ça peut faire 10 mois sans se voir. Ben oui… on peut pas prendre le premier vol pour atterrir sur un pétrolier…
Quand on parle famille, on parle souvent des enfants. Et sur ce sujet là, les femmes de la marine optent souvent pour la même solution. Elles arrêtent de naviguer pour pouvoir profiter de leurs bouts de chou. Mais c’est un choix. Un grand nombre de marins, qu’il s’agisse d’homme ou de femmes, se lassent de naviguer au bout d’un temps. La journée en mer, c’est non-stop. Il faut pouvoir tenir le rythme !
Par contre, c’est à l’annonce de grossesse que la différence homme-femme se fait sentir. “Quand les mecs annoncent qu’ils vont être papa, c’est la fête sur le bateau. Par contre quand un femme annonce sa grossesse, c’est pas du tout la même chose. Certains pensent même : oh elle est enceinte exprès pour quitter le bateau… Mais en général ça plaît pas trop. D’ailleurs à partir du moment où on sait qu’on est enceinte, on est débarquées du bateau, parce que ça peut être dangereux si on tombe dans les escaliers, ou s’il y a des particules dans l’eau etc. »
Et les problèmes de fille sur un bateau… ça se gère comment ?
On a posé la question sans tabou à Émilie et voilà ce qu’on a appris. Les règles, au final et bien ça n’est pas un frein à la carrière d’une femme marin. Sur le bateau, il y a toujours une infirmerie, avec un médecin que chacun peut aller voir s’il ne se sent pas bien. Mais globalement chacune s’auto-gère. “En fait, si on part 5 mois il faut prévoir tous ses produits du quotidien pour 6 ou 7 mois. Pareil pour la pillule, en général nos médecins nous la prescrivent pour 1an parce que si jamais on doit partir précipitamment on est parées.”
Chacune prend ses antidouleurs et ses protections hygiéniques. De plus en plus privilégient la cup, ce qui fait moins de choses à prévoir. “D’ailleurs c’est pas une légende de dire que quand on vit ensemble, les cycles de chacune s’accordent ! Certaines peuvent même être indisposées deux fois dans le mois parce que les cycles s’accordent naturellement”. Eh oui, dans la marine, on partage tout !