Jeanne d’Albret a été une figure de l’ombre du Pays Basque, et pourtant, elle a beaucoup œuvré pour son peuple. Elle s’est consacrée à l’implantation du protestantisme en France et Navarre. Aventurieux vous raconte ce destin incroyable.
Pour les férus d’histoire, Jeanne d’Albret est une évidence. “Mais bien sûr que tout le monde connaît Jeanne d’Albret. C’est la mère d’Henri IV”. Nous autre, commun des mortels, acquiesçons en souriant et nous répétons le célèbre dicton “la culture c’est comme la confiture, plus on en a plus on l’étale…”. Les plus sanguins ajouterons un joli petit nom d’oiseau pour exprimer tout leur dédain devant tant de vantardise. Ou alors je suis la seule à le faire…
Et bien cher lecteur, aujourd’hui tu pourras être celui que l’on jalouse d’être aussi cultivé car Aventurieux te raconte la vie incroyable de Jeanne d’Albret, reine de Navarre.
Jeanne l’insoumise
Jeanne d’Albret est la nièce de François Ier. Elle fut donc élevée à la cour de France, Déjà, à 12 ans, la jeune fille est dotée d’un sacré caractère. Elle tient tête au roi François Ier, en refusant d’épouser le duc de Clèves (Guillaume).
Le jour de la noce, elle est physiquement poussée à l’autel pour dire oui, et se retrouve ainsi mariée de force. À partir de ce moment, elle passera son temps à récolter des informations prouvant que le mariage lui a été imposé par la contrainte. Elle refusera donc de consommer la noce. Elle obtient l’annulation de son mariage par un représentant du pape Paul III quatre ans plus tard. Quand je vous disais que c’était une femme incroyable….!
Trois ans plus tard, en 1548 et à l’âge de 19 ans, elle consent à épouser Antoine de Bourbon, duc de Navarre. De ce mariage naîtra Henri IV. Et pourtant le couple se sépare dans les années 1560. Jeanne a appris que son mari était infidèle et a eu un enfant hors mariage. Antoine est à la cour du roi de France, pour négocier une place de lieutenant général du royaume. Jeanne décide alors de gouverner la Navarre seule. Une femme forte on vous dit…!
Une femme déterminée à se battre pour ses idées
C’est aussi dans les années 1560 que Jeanne d’Albret rompt avec le catholicisme et adopte la religion protestante. En 1561, elle autorise le calvinisme dans son royaume. Elle devient alors une figure importante du protestantisme, et devient réputée pour sa rigueur morale et son intransigeance religieuse.
L’année suivante, elle commence à mettre en place une série de mesure visant à implanter le protestantisme au détriment du catholicisme. Elle commande une publication du catéchisme de Calvin en béarnais, rédige de nouvelles Ordonnances ecclésiastiques. Elle ordonne même une traduction en basque du Nouveau Testament par Jean de Liçarrague.
L’opposition catholique ne voit pas d’un très bon œil la montée du protestantisme sur les terres de Navarre. Mais vous l’aurez compris, Jeanne d’Albret n’aime pas être contredite. Le culte catholique est interdit et le clergé expulsé du pays.
En 1568, Jeanne prend la tête du parti protestant et l’installe durablement en Europe. meurt de la tuberculose le 9 juin 1572. Son décès soudain, affaiblit opportunément le protestantisme peu de temps avant le massacre de la Saint-Barthélemy.
De nombreuses voix s’élèvent pour accuser Catherine de Médicis d’empoisonnement. En effet, Agrippa d’Aubigné accuse René Bianchi, le parfumeur florentin de Catherine de Médicis, d’avoir procuré des gants empoisonnés à la reine de Navarre. Des rumeurs que les contemporains qualifient aujourd’hui de romanesques… Mais qui sait…?!
Alors n’hésite plus, ô toi fidèle lecteur ! Mouche les férus d’histoire en leur expliquant que Jeanne d’Albret n’est pas seulement la mère d’Henri IV, mais qu’elle est aussi une femme extraordinaire du XVIè siècle !