La Place Vendôme est une place emblématique de Paris, connue dans le monde entier. Mais saviez-vous qu’elle a été le lieu de vie de l’une des premières femme modèle photo ? Encore une fois, Aventurieux a joué les détectives pour vous raconter cette histoire !
Vous connaissez sans doute, au moins de nom, la place Vendôme. Une place qui regroupe les acteurs du luxe à la française, qu’il s’agisse de joailliers, de palaces, ou de maisons de haute couture.
Cette place a été pensée par Jules Hardouin-Mansart, en 1699. Il avait imaginé une place entourée d’habitations, qui respecterait un cahier des charges strict (pas d’arcades au rez-de-chaussée, comme il en était coutume à l’époque ; un toit brisé…). Une grande partie des façades est aujourd’hui classée monument historique. Quant à la place, elle sera carrée, fermée, seulement traversée par une route Nord-Sud.
Si l’architecture de ce lieu est un argument indéniable pour que vous passiez y jeter un œil (oui, oui, prenez un œil et jetez-le sur la place), la Place Vendôme abrite une autre histoire, invisible cette fois. Celle de Virginia de Castiglione.
Une femme adulée
Italienne de naissance, Virginia est une aristocrate piémontaise (nord-ouest de l’Italie). Sa beauté est admirée de tous, si bien qu’elle est surnommée La Perla d’Italia. Cela lui vaudra donc d’être repérée par le ministre du roi de Piémont-Sardaigne, Camillo Cavour. Il lui donnera une mission : celle de devenir la maîtresse de l’empereur français Napoléon III.
A l’époque, elle n’a que 18 ans. Mais elle se rend tout de même à Paris en 1855 dans le but de réussir sa mission. Objectif ? Influencer, les décisions politiques de l’empereur de 47 ans, afin d’obtenir l’appui du gouvernement français pour la création d’une Italie unifiée et indépendante.
Une mission politique
Et c’est un succès ! Ils cèderont aux plaisirs de la chair dans le parc de Saint-Cloud au milieu du château de Villeneuve-l’Étang à Marnes-la-Coquette le 27 juin 1856. Cette relation fait scandale, mais durera deux ans. Il en aboutira ensuite le traité de Plombières, où la France soutient publiquement l’union italienne.
Suite à des rumeurs qui lui prêtent des liaisons adultères (avec d’autres hommes que l’Empereur), Virginia n’est plus la bienvenue à la cour de France. Mais son charme séduit toutes les puissances d’Europe. Si bien que, durant la guerre franco-prussienne de 1870, Napoléon III, lui demandera une dernière faveur. User de ses talents de diplomate pour éviter à Paris d’être occupée par les troupes prusses de Bismarck. Encore une fois, Virginia remplira sa mission.
Figure emblématique de la photographie
En 1856, la Comtesse se rend à l’atelier des frères Mayer et de Pierre-Louis Pierson à Paris. Elle prend alors la pose devant l’objectif. La collaboration entre Virginia et ses photographes durera près de 40 ans ! Au total, ce seront 450 portraits qui seront édités. Elle organise elle-même la mise en scène de ses tableaux. Sa photographie “La Dame de Coeur” sera même dévoilée à la section française de photographie l’Exposition universelle de 1867 à Paris.
Entre robes de bal ou de jour somptueuses, bijoux, perruques poudrées et accessoires, elle dépensera pratiquement toute sa fortune personnelle… Si bien qu’elle passera la fin de sa vie au 26 place Vendôme dans un appartement morne, triste et sombre. Elle ne sort plus qu’à la nuit tombée pour ne pas croiser le regard des passants. Elle bannira de son appartement tout miroir afin de ne pas y voir le reflet de sa vieillesse. Sa beauté l’a quittée… Son corps s’est flétri, elle n’a plus de dents, et presque plus de cheveux… Elle décède à l’âge de 62 ans. Et comble de tristess, elle sera retrouvée aux côtés des dépouilles empaillées de ses chiens. Triste fin de vie pour cette femme adulée de tous dans sa jeunesse…
Virginia de Castiglione est enterrée au Père Lachaise ! Si vous voulez lui rendre une petite visite : division 85, 2e ligne, tombe 83.