Makhila signifie bâton en basque. Cet outil possède un double emploi, c’est un bâton de marche mais également une arme pour se protéger sur les chemins peu sûrs. Aventurieux vous raconte cette tradition basque.
La fabrication du Makhila
Le Makhila se compose d’une branche de néflier, d’éléments métalliques et de cuir. Dans la partie haute du bâton, sous la poignée amovible, se cache une pointe en métal permettant de se défendre ou d’intimider les bandits. En effet, les routes n’étaient pas toujours sûres et cette arme permettait d’intimider les bandits qui en connaissaient le principe ou de surprendre et faire fuir les autres. Cela permettait également de se défendre contre les animaux sauvages, plus nombreux par le passé. Le Makhila est avant tout, dans la tradition basque, le bâton du berger.
Le Makhila est un objet personnel, même s’il se transmet dans les familles, il est réalisé sur mesure suite à une commande pour une personne donnée.
La fabrication d’un Makhila commence sur l’arbre lorsque ce dernier atteint sa dixième année. Pour décorer le bois qui deviendra le bâton, on vient faire des marques sur les branches que l’on souhaite utiliser. On laisse la branche cicatriser pendant toute une année avant de venir la couper pour la mettre à sécher pendant 10 à 20 ans. Elle ne sera transformer en Makhila que bien plus tard !
Si vous commandez un Makhila aujourd’hui il sera réalisé sur une branche prélevée il y a plusieurs années !
Il faut environ 3 jours pour fabriquer un Makhila. Il faut ajouter la pointe à l’extrémité supérieure du bâton. Par dessus la pointe viennent se visser le manche en tresse de cuir et le pommeau en métal ou en corne (que l’on peut retirer au besoin pour dévoiler la pointe). Le bas du bâton est quant à lui renforcé avec du métal, on appelle cette partie la virole. Pour les parties métalliques on peut utiliser du maillechort (alliage de cuivre, nickel et zinc), du laiton ou de l’argent.
Un objet traditionnel de grande valeur
Si le Makhila coûte une petite somme ce n’est pas ce qui lui donne sa valeur. La valeur du makhila repose sur la tradition et le côté sentimental. En effet, un Makhila se transmets de génération en génération souvent à des dates clés comme un anniversaire. Dans les plus vieille famille basque, les Makhilas ont donc connu plusieurs propriétaires ! Cela est possible grâce au bois de néflier qui le compose. C’est un bois très résistant car il est suffisamment souple pour ne pas se rompre en cas de choc ou s’il l’on s’appuie lourdement dessus lors d’une marche. Cela en fait un bâton très solide et presque inusable.
Le Makhila peut également être offert en signe d’honneur. De nombreuses personnalités ont reçu leur Makhila comme les présidents de la Vè République ou encore Jean-Paul II et même Didier Deschamps !
Si vous souhaitez en apprendre plus et voir les artisans en plein travail, l’atelier Makhila Ainciart Bergara se visite librement et gratuitement. Il se situe à Larressore pas très loin d’Espelette. Vous pourrez y observer des Makhilas de tous les âges et les artisans en pleine création.