Près de la frontière entre la province basque de Soule et le Béarn, se trouvait un camp, un camp de concentration. C’était le plus grand camp français, équivalent à 150 terrains de foot et aussi celui qui a été ouvert le plus longtemps : 6 ans et demi.
Le 26 janvier 1939, les troupes nationalistes espagnoles prennent Barcelone. Franco et les nationalistes sont sur le point de gagner et les républicains commencent à s’enfuir. C’est ce que l’on appelle la “retirada”. Un nombre vertigineux de réfugiés arrivent en France semant un sorte chaos sur leur passage car rien n’est prévu pour accueillir autant de monde. La France mets alors en place des camps, de manière assez rapide dans un premier temps si bien que l’on y dort à la belle étoile alors que c’est le plein hiver. Les conditions y sont terriblement mauvaise et on confie la réorganisation de l’accueil des réfugiés au général Ménard de l’armée française. Celui crée 6 nouveaux camps et classe les populations. Les personnes âgées sont envoyées à Bram, Les ouvriers qui peuvent être utiles à l’industrie française sont envoyés à Septfonds et Vernet, les Catalans à Agde et Rivesaltes et enfin les Basques à Gurs.
La localisation du camp basque hors du Pays-Basque français est due au député de Mauléon qui est dans le camp des nationalistes et ne veut pas accueillir des “gauchistes” sur son territoire et le camp atterrit finalement à Gurs.
Le camp accueille les réfugiés espagnols. Civils, combattants mais aussi des membres de brigades internationales.
Si ce camp se veut un peu mieux que les précédents avec des sanitaires et des baraquements, la promiscuité y est quand même très importante. Combinée à une mauvaise hygiène et à une mauvaise alimentation, de nombreux problèmes sanitaires apparaissent.
Les espagnols sont peu à peu libérés et renvoyés en Espagne ou bien incorporé dans l’armée française car la Seconde Guerre Mondiale a commencé.
Au début de l’été, la france a perdu contre l’Allemagne et le camp passe sous l’autorité civile du régime de Vichy. On y enferme alors des prisonniers politiques (les pacifistes, les communistes, les syndicalistes …).
Y sont aussi envoyé, les femmes et les fillettes juives qui ont tenté de fuir l’Autriche, l’Alsace et la Lorraine désormais possessions allemandes.
Le camp passe de 1 040 internés à 12 000. Les conditions de vies déjà mauvaises y deviennent exécrable.
Les internés du camp sont en majorité des juifs. Plus de 6500 juifs allemands y sont amenés par les autorités allemandes. Hommes, femmes et enfants s’y retrouvent entassés dans le froid et sans nourriture suffisante pour tout le monde. Pendant l’hiver 1941, 800 personnes âgées décèdent, ne supportant pas les mauvaises conditions.
Entre août 1942 et mars 1943, 3907 personne sont finalement déportées à Auschwitz.
Le camp est dissous par Vichy mais pas complètement fermé. Il y reste quelques dizaines d’opposants politiques.
En août 1944, à la libération du Béarn, tous les internés sont libérés. Ils sont assez vite remplacés par les soldats allemands et les collaborateurs que l’on y emprisonne. Cela représente 3 000 personnes.
Le 31 décembre 1945 le camp est définitivement fermé.
Au total, un peu plus de 60 000 personnes y ont été enfermé sur une période de 6 ans et demi. 1 073 y ont trouvé la mort.
Suite à la fermeture du camp, on a souhaité l’oublier. Une forêt y est plantée comme pour recouvrir les lieux. Il faut attendre les années 60 pour que le cimetière soit réhabilité et les années 80 pour que l’amicale du camp puisse retracer son histoire.
Aujourd’hui, ce qu’il reste du camp est ouvert en visite libre. Un mémorial national y a été construit en 1994, il s’agit d’une voie de chemin de fer délimitée par deux dalles commémoratives.
Deux parcours vous permettront de faire le tour des lieu. Un parcours de 400 m vous mène au cimetières, des explications se trouvent le long de la balade. Un autre parcours d’1 km vous amène sur les lieux d’internement et la reconstitution d’un baraquement. Là aussi vous trouverez des explications en chemin.
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