Vous connaissez sans doute le poète Charles Baudelaire. Eh bien figurez-vous qu’il a été l’une des grandes figures l’île Saint-Louis. Aventurieux vous guide aujourd’hui sur les traces de cet écrivain parisien.
L’Île Saint-Louis était à l’origine un espace de pâturage pour les troupeaux de bêtes des chanoines de Notre-Dame. Mais bien vite, elle attire les poètes de la capitale qui s’y installent. L’aspect bucolique sans doute…! C’est tout particulièrement le cas de Charles Baudelaire.
Il était une fois, le numéro 10 du quai de Béthune. À noter qu’aujourd’hui, cette adresse correspond au 22 quai de Béthune. C’est en 1842 que Baudelaire prend ses quartiers dans hôtel particulier Lefebvre de la Malmaison. Il y exerce toute son excentricité (lit en forme de cercueil, de nombreux miroirs et du mobilier loufoque)… Il devra déménager un an plus tard pour échapper à ses créanciers. Il vivra plus tard au 15 puis au 17 quai d’Anjou (toujours sur l’Île Saint-Louis).
C’est d’ailleurs dans cet immeuble que se réunit le club des Hachichins. Un club assez particulier, très fréquenté par des scientifiques, hommes de lettres et artistes. Il s’agissait d’un groupement dédié à l’étude et à l’expérience de drogues (haschich, opium, dawamesk, etc). Eh oui… elle était belle l’élite culturelle française du XIXème ! Mais c’est grâce à ces expériences que Baudelaire écrira Les Paradis Artificiels.
Il est pourtant une autre raison que le haschich pour laquelle Baudelaire aimait son île. Et cette raison se trouvait au 6, rue Le Regrattier. C’est ici qu’habitait Jeanne Duval, muse et maîtresse de Baudelaire. Sa Vénus Noire comme il l’appelle. Leur histoire est faite de ruptures et réconciliations. C’est sans doute pour cela que le poète sera si inspiré, notamment dans Les Fleurs du Mal.
Je te donne ces vers afin que si mon nom
Charles Baudelaire, Je te donne ces vers…
Aborde heureusement aux époques lointaines,
Et fait rêver un soir les cervelles humaines,
Vaisseau favorisé par un grand aquilon,
Ta mémoire, pareille aux fables incertaines,
Fatigue le lecteur ainsi qu’un tympanon,
Et par un fraternel et mystique chaînon
Reste comme pendue à mes rimes hautaines ;
Etre maudit à qui, de l’abîme profond
Jusqu’au plus haut du ciel, rien, hors moi, ne répond !
– Ô toi qui, comme une ombre à la trace éphémère,
Foules d’un pied léger et d’un regard serein
Les stupides mortels qui t’ont jugée amère,
Statue aux yeux de jais, grand ange au front d’airain !
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