Aventurieux

Monument incontournable d’une visite parisienne, Aventurieux vous raconte son histoire et celui de son occupant, le fameux Soldat Inconnu.

Une lente construction

En rentrant de la bataille d’Austerlitz (décembre 1805), Napoléon Ier souhaite récompenser ses soldats en leur dédiant un monument à la mémoire des Victoires des armées françaises. Le premier emplacement envisagé est la place de la Bastille, les Champs-Élysées n’auraient pas eu la même allure ! Finalement, c’est la place de l’Étoile qui est choisie car elle est vide depuis les aménagements de Le Nôtre, au XVIIe siècle, qui crée cet axe partant des Tuileries donnant la jolie perspective que l’on connaît aujourd’hui. 

Deux architectes sont chargés de collaborer sur le projet. Mais, Jean-François Chalgrin et Jean-Arnaud Raymond n’arrivent pas à s’entendre. C’est donc le ministre de l’intérieur, Jean-Baptiste Champagny, qui va trancher et il demande à Jean-Arnaud Raymond de se retirer du projet. Jean-François Chalgrin devient alors l’architecte principal du projet. Malheureusement pour lui, il ne verra pas la fin de son du chantier car il décède en 1811.

La première pierre est posé le 15 août 1806, le chantier qui démarre va durer 30 ans. En effet, si les travaux durent si longtemps c’est parce qu’ils dépendent directement des changements de gouvernance du pays. Pas moins de cinq gouvernant se succèdent durant cette période. Débutée durant le premier Empire, la monarchie constitutionnelle fait son grand retour en 1814 et interrompt les travaux. En 1815, c’est les 100 jours, Napoléon revient au pouvoir quelques mois avec une monarchie impériale. 

En 1815 toujours, la monarchie constitutionnelle revient à nouveau durant ce que l’on appelle la Seconde Restauration. Le chantier redémarre en 1823 par ordre de Louis XVIII qui fait venir de nouveaux architectes. La bataille d’Austerlitz n’est qu’un vieux souvenir, Louis XVIII veut mettre en avant la victoire de l’expédition en Espagne. 

En 1830 débute la monarchie de Juillet qui dure jusqu’en 1848. Louis-Philippe reprend alors l’idée initiale de Napoléon Ier et emploie un autre architecte pour finir les travaux: Guillaume-Abel Blouet. L’Arc de Triomphe est donc inauguré par le roi Louis-Philippe le 29 juillet 1936 qui le dédie aux armées de la Révolution Française et de l’Empire. 

Un Soldat Inconnu pour les remercier tous

À la fin de la Première Guerre Mondiale, devant le traumatisme et les nombreux morts, un hommage national doit avoir lieu. Un soldat inconnu est choisi pour représenter tous les soldats tombés lors de la Grande Guerre.

L’idée initiale était de faire entrer le soldat inconnu au Panthéon. Mais les associations d’anciens combattant s’y opposent. Ils souhaitent un hommage dédié aux soldats. Le choix s’orientent alors vers l’Arc de Triomphe.

Le 11 novembre 1920, 2 ans après la signature de l’armistice, le Soldat Inconnu est placé sous l’Arc de Triomphe. Sa dépouille y est enterré le 28 janvier 1921. Trois ans après son arrivé, le 11 novembre 1923, débute la tradition de la flamme du souvenir. C’est André Maginot alors ministre de la Guerre qui l’allume pour la première fois.Encore aujourd’hui, la flamme du souvenir est allumée tous les jours à 18h30, célébrant les 1,5 millions de français morts pendant la Grande Guerre.

L’Arc de Triomphe est encore aujourd’hui un symbole fort de la nation et de ses victoires. Il suffit de voir le raz de marée qui s’est emparé de la place de l’Étoile le soir de la victoire de la France lors de la coupe du monde de foot de 2018.