Le bois de Boulogne a depuis des décennies la réputation d’être un lieu de commerce des corps dès la nuit tombée. Mais quelle est l’histoire de ce lieu ? Comment des femmes, hommes et transgenres sont-ils arrivés dans cet espace vert de la capitale ? Aventurieux vous raconte aujourd’hui cette histoire, sans tabous.
On pourrait avoir tendance à penser que la prostitution au Bois de Boulogne est récente. Mais il n’en n’est rien ! Cela fait des siècles que ce bois parisien accueille travailleurs du sexe et plaisirs de la chair. Et quand je dis des siècles, je veux dire au moins CINQ siècles. Cela vous en bouche un coin ? Et bien vous n’avez pas fini d’être surpris !
Au cours de la période de la Renaissance, le bois était fréquenté par la haute noblesse de la cour. Je veux parler du roi François Ier. Il avait d’ailleurs fait construire un château au bois de Boulogne : Le Château de Madrid.
Ce bâtiment, il le donna à son fils. Enfin sur le papier uniquement. Car dans les faits, ce château servait à loger les maîtresses du roi, ses amours adultères, ses coups d’un soir. Eh oui… Nos rois de France étaient très…vigoureux !
Mais François 1er n’est pas le seul homme de pouvoir à avoir usé des plaisirs de la chair au fameux bois de Boulogne. C’est au XIXème siècle que le bois fut le rendez-vous de toutes les courtisanes de Napoléon III.
Les courtisanes, rappelons-le, n’étaient bien-sûr pas des maîtresses ni des prétendantes à une quelconque place dans le coeur de l’empereur… Il s’agissait en fait de prostituées de luxe. De “cocottes” comme on les appelait alors. Mais à l’époque, ces “Cocottes” sont des femmes libres.
Souvent issues de bonnes familles, elles ont décidé de s’émanciper de leur père, frère ou mari pour vivre de leurs charmes. Ce sont elles qui choisissent leurs amants. Ce sont elles aussi qui fixent leurs tarifs. Pour l’époque, c’est une sacrée révolution ! D’ailleurs pendant la période du second empire, entretenir une femme d’un tel rang était un signe extérieur de richesse (au même titre que posséder un hôtel particulier, c’est pour dire !).
D’ailleurs, l’histoire raconte qu’une bonne partie des finances publiques du Second Empire était utilisée au bois de Boulogne pour séduire ces courtisanes, donner de grands festins pour le bon plaisir de l’Empereur.
L’histoire du bois de Boulogne a fait couler beaucoup d’encre. Mais beaucoup de bois parisiens ont aussi eu la réputation de servir les intérêts commerciaux des travailleurs du sexe. D’ailleur saviez-vous que les bois ont inspiré de nombreuses comptines que l’on chante aujourd’hui aux enfants ?
Si je vous dis “Nous n’irons plus au bois, les lauriers sont coupés, la belle que voilà ira les ramasser”, je suis sûre que vous en aurez tout de suite l’air dans la tête (et que vous allez aussi me haïr toute la journée…mais tant pis !). Eh bien figurez-vous que cette chansonnette n’est pas vraiment faite pour les oreilles chastes des enfants.
En effet, Madame de Maintenon, alors favorite du roi Louis XIV a en horreur les pratiques sexuelles qui s’exercent dans les bois. Elle décide alors de faire couper tous les buissons qui auraient pu abriter de telles scènes, jugées immorales. Les travailleuses du sexe sont alors obligées de se retrancher dans des Maisons closes.
Mais cela ne plaît toujours pas à Madame de Maintenon qui pousse Louis XIV à signer un décret qui fera fermer toutes les maisons closes du territoire français ! La chanson “Nous n’irons plus au bois” est écrite par Madame de Pompadour, favorite de Louis XV, quelques années plus tard ! Comble de l’humour, la chanson reprend l’air d’un chant de messe grégorien. Ils avaient de l’humour à l’époque !
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